octobre 2007


Jeudi dernier, le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) publiait son 4e rapport, le Global Environment Outlook: l’environnement pour le développement (GEO-4).  

 On y trouve notamment les commentaires suivants:

  • GEO-4 avertit aussi que nous vivons bien au dessus de nos moyens. La population humaine est désormais si importante que « la quantité de ressources nécessaires pour la faire vivre dépasse les ressources disponibles… l’empreinte de l’humanité est de 21,9 hectares/personne, alors que la capacité biologique de la Terre est, en moyenne, seulement de 15,7 ha/personne… « 
  • Le monde a radicalement changé depuis 1987, au niveau social, économique et politique. La population a augmenté de 3 %, le commerce est pratiquement multiplié par 3 et le revenu moyen par habitant a augmenté d’environ 0%. La consommation augmente plus vite que la population, mais de façon inégale : le revenu annuel total de presque 1 milliard de personnes dans les pays les plus riches est presque 15 fois celui des 2,3 milliards de personnes dans les pays les plus pauvres. Il y a moins de ressources à partager : la quantité de terre par habitant est environ un quart de ce qu’elle était il y a un siècle, et devrait baisser à environ un cinquième du niveau de 1900 d’ici 2050. 
  • Selon GEO-4, le futur sera largement déterminé par les décisions que les individus et la société prennent actuellement : « Notre futur commun dépend de nos actions aujourd’hui, pas demain ou à un moment du futur. » Pour certains des problèmes persistants, les dégâts peuvent déjà être irréversibles. GEO-4 avertit que s’attaquer aux causes sous-jacentes des pressions environnementales affecte souvent les intérêts de groupes puissants capables d’influencer les décisions politiques. La seule façon de traiter ces problèmes plus difficiles exige de déplacer l’environnement depuis la périphérie vers le centre du processus de prise de décision : l’environnement pour le développement, et non un développement obtenu au détriment de l’environnement.
  • GEO-4 reconnaît que la technologie peut contribuer à réduire la vulnérabilité des gens aux problèmes environnementaux, mais ajoute qu’il est parfois nécessaire de « corriger le paradigme de développement centré sur la technologie ».

 Pour plus de détails voir:

Rapport complet

Résumé du rapport GEO4

Voir la vidéo

Qu’ont-ils bien pu faire pour obtenir le Prix Nobel de la Paix, vendredi 12 Octobre 2007? Ont-ils réussi à enrayer un conflit? Se sont-ils opposés avec un courage sublime à un régime totalitaire? Certains ne comprennent toujours pas pourquoi Al Gore et le GIEC ont été honorés du Nobel de la Paix. Et pourtant, ce n’est pas si compliqué.

En effet, comme le dit l’édito du Monde du 13 octobre, « le choix du prix Nobel de la paix 2007 est un signal d’alarme ». Il s’agit d’un Nobel de la Paix visionnaire. S’ils ne l’avaient pas reçu de nos mains, ils l’auraient peut-être reçu (post-mortem sans doute) de nos enfants et petits-enfants. Evidemment ni Al Gore ni le GIEC n’ont permis la fin d’un conflit, mais espérons que leurs actions puissent prévenir de futurs conflits, massacres, famines, en bref, des morts inutiles (c’est une belle expression, souvent employée, mais en fait « inutiles » est complètement inutile ici… peut-on parler de morts utiles?). 

La réchauffement climatique, et notamment les changements imprévisibles (notamment attendus au-delà de 2 degrés) qui en découlent, provoqueront sécheresses dans certaines régions et innondations dans d’autres. S’ensuivra une diminution des récoltes, des déplacements de populations, la contamination des sources d’eaux potables, une propagation plus rapides des maladies, etc… Aussi, si notre système économique n’est pas préparé à un tel choc, une crise économique mondiale accompagnera les gémissements de la nature. En d’autres termes, il s’agit bien de sauver des vies humaines lorsque l’on parle de préservation de l’environnement et de limiter le réchauffement climatique: premier message de nos amis suèdois du Comité Nobel.  Second message: le réchauffement climatique sera très probablement le processus dont les conséquences seront les plus désastreuses dans l’histoire de l’homme . Peut-on toujours douter de la pertinence du Prix Nobel de la Paix 2007?

Dans son édition du 23 octobre 2003, Le Monde titre « L’explosion des inégalités ». Au-delà de l’accumulation de richesses de la part des franges les plus hautes de la société, que ce blog commente dans des articles précédents, Le Monde nous informe que la classe moyenne est en train de perdre pied. Citons-en un passage qui donne à penser… 

« Au fil du temps, la société s’est  » smicardisée « . La proportion de salariés rémunérés au niveau du salaire minimum est passée de 8,6 %, en 1991, à 15,1 % en 2006, ce qui constitue un record. A cette date, 27 % des travailleurs à temps complet des secteurs privé et semi-public, cantonnés aux emplois bénéficiant à plein des allégements de charges, touchaient moins de 1,3 smic. En ajoutant à ce stock celui des précaires (intérimaires, CDD, temps partiels), on n’est probablement pas loin du chiffre de 37,8 % de salariés percevant moins de 1,3 smic retenu par l’Insee en 2002 ». 

(suite…)

En relation avec mon article du 12 octobre « Concilier intérêts individuels et bien-être social!« , je vous renvois à l’information suivante:
 

« Selon le Top 500 du magazine économique Challenges, les 500 fortunes hexagonales représentent désormais 15 % du PIB, contre 6% il y a 10 ans ».

Cela confirme que l’accumulation de resources et de pouvoir (par conséquent) n’est pas seulement un cas particulier à la Chine, c’est-à-dire un pays à forte croissance économique, mais aussi qu’il y a bien une redistribution des richesses en cours, pas dans le bon sens évidemment. Quant au bien-fondé de cette tendance, je vous laisse lire avec attention mon article précédemment cité.  

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